L’histoire des trois sourds

L’histoire des trois sourds

C’est l’histoire d’une femme. Elle était sourde, tellement sourde qu’elle n’entendait rien.

Tous les matins elle portait son enfant sur son dos et elle se rendait à son champ.

Elle avait un immense champ d’arachides. Et un matin qu’elle était là, tranquillement à travailler dans son champ, arrive un monsieur.

Un monsieur tellement sourd qu’il n’entendait rien.

Et ce monsieur cherchait ses moutons.

Ecoutez-bien !

Il s’adressa à la dame : 

« Madame, je cherche mes moutons, leurs traces m’ont conduit jusqu’à votre champ. Est-ce que vous ne pourriez pas m’aider à les retrouver ? Par ailleurs, on les reconnaît bien mes moutons, parmi eux, il y a un mouton blessé. Madame si vous m’aidez à retrouver mes moutons, je vous donnerez ce mouton blessé, vous pourrez toujours vous en servir. »

« Mon champ s’arrête la bas ! »

Mais elle, n’ayant rien entendu, rien compris, elle a pensé que ce monsieur lui demandait les limites de son champ.

Elle se retourna pour lui dire : 

  « Mon champ s’arrête là-bas. »

Le monsieur a suivi la direction indiquée par la dame et par un curieux hasard il trouva ses moutons en train de brouter tranquillement derrière un buisson.

Tout content il les rassembla et est venu remettre à la dame le mouton blessé.

Mais celle-ci, n’ayant rien entendu, rien compris, elle a pensé que ce monsieur l’accusait d’avoir blessé son mouton.

Alors elle s’est fâchée : 

« Monsieur, je n’ai pas blessé votre mouton. Allez accuser qui vous voulez mais pas moi. D’ailleurs des moutons, je n’en ai jamais vus. »

Le monsieur quand il a vu la femme en colère, il pensa que cette femme ne voulait pas de ce mouton mais qu’elle voulait plutôt un mouton plus gros.

Et à son tour, il se mis en colère : 

« Madame, c’est ce mouton que je vous ai promis. Il n’est pas du tout question que je vous donne le plus gros de mes moutons. »

Tous les deux se mirent en colère, ils se mirent en colère à un tel point qu’ils finirent par arriver au tribunal.

arbre à palabres

Et le jugement du tribunal dans cette Afrique d’il y a longtemps, se passait sur la place du village, à l’ombre d’un grand arbre, l’arbre à palabres le plus souvent un baobab.

Ainsi, le juge, qui était en même temps le chef du village, était entouré de tout ces gens que l’on appelle « notables ».

Le Jugement

La dame et le monsieur sont arrivés tout en se querellant. Et après les salutations c’est elle qui parla la première : 

« Ce monsieur m’a trouvé dans mon champ, il m’a demandé jusqu’où mon champ s’arrêtait. Je lui ai montré et j’ai repris mon travail. Ensuite, il est parti et quelques instants après il est revenu avec un mouton blessé m’accusant de l’avoir blessé. Or moi je jure que des moutons j’en ai jamais vus. Voilà pourquoi on est ici monsieur le juge. »

C’était au tour du monsieur : 

« Je cherchais mes moutons, dit-il, et leurs traces m’ont conduit jusqu’au champ de cette dame. Alors, à cette dame j’ai dit que si elle m’aidait à retrouver mes moutons je lui en donnerais un. Mais j’ai bien précisé à cet instant, qu’il s’agissait du mouton blessé. C’est ainsi qu’elle m’a montré mes moutons, alors c’est bien ce mouton blessé que je lui ai proposé. Mais à ma grande surprise, elle veut un mouton plus gros. Alors, pensez-vous que je vais lui donner le plus gros de mes moutons à quelques jours de la fête des moutons ? »

Le juge se leva.

Il était aussi sourd qu’un pot.

Et quand il vu l’enfant sur le dos de sa mère, il pensa qu’il s’agissait là d’une petite querelle de ménage.

Alors il s’adressa au monsieur : 

« Monsieur. Cet enfant est votre enfant. Regardez d’ailleurs comme il vous ressemble. A ce qu’il me semble, vous êtes un mauvais mari. Et vous madame, des petits problèmes de ce genre. Ce n’est pas la peine de venir jusqu’ici étaler cela devant tout le monde.

Rentrez chez vous ! Je souhaite que vous vous réconciliiez. »

Ayant entendu ce jugement, tout le monde éclata de rire.

Et le rire contamine le juge, la dame et le monsieur.

Que firent-ils ?

Ils éclatèrent de rire bien que n’ayant rien compris.

Et c’est à partir de là que le conte pose sa question :

Le conte voudrait savoir, lequel de ces trois est le plus sourd ?

La Leçon

Il vaut mieux ne pas se dépêcher de donner une réponse.

On conseille quelque part en Afrique, d’avoir le cou aussi long que celui du chameau, afin que la parole avant de jaillir puisse prendre tout son temps.

Source : http://www.bonaberi.com

La Rédaction

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