Conte du Sénégal – L’enfant d’Allah

Conte du Sénégal – L’enfant d’Allah

L’enfant d’Allah: Une femme avait quatre fils. Le dernier étant né à la mort de son mari, elle pensait qu’il portait malheur et refusait de le nourrir. Chaque jour elle appelait chacun de ses enfants par leur nom pour manger sauf le dernier. Un jour Bouki la hyène entendit le couplet par lequel elle appelait ses enfants…

Léeboon !
Lippoon !
Il était une fois !
C’est arrivé souvent !

C’était arrivé dans les temps passés, quand les animaux parlaient avec les hommes.

Il y avait une femme mauvaise, avec ses quatre fils.

Ils habitaient au milieu de la brousse.

Le père des enfants mourut quand le cadet vint au monde : celui-ci s’appelait Tôni.

L’enfant d’Allah – Tôni le porte-malheur

La mère pensa que l’enfant était un porte-malheur.

Elle le détesta aussitôt. Quand elle revenait de chasse, elle appelait les enfants, un par un, ils tétaient tous sauf Tôni.

Elle chantait, disant :

"Diamloro Diamloro viens téter,
Diamloro viens téter
Diamloro Cissé, viens téter,
Diamloro Cissé, viens téter,
Birama Cissé, viens téter,
Birama Cissé, viens téter,
NDama Cissé, viens téter,
NDama Cissé, viens téter,
Que Tôni attende sa mère Yallah !"

Elle faisait ainsi maintes et maintes fois. Mais la méchante femme ne savait jamais qu’Allah apparaissait à Tôni en génisse blanche pleine de lait, et le nourrissait.

Un jour, un malheur tomba sur la mère. Elle revint de la brousse et entonna la chanson qu’elle chantait pour appeler les enfants.

Juste à ce moment Bouki-l’hyène passait. Ce dernier écouta la chanson, l’apprit jusqu’à bien la savoir.

Un jour, la maman des enfants s’en alla chasser, Bouki passa derrière elle, imita sa voix et chanta le refrain.

Les enfants sortirent un par un, Bouki les mangeait au fur et à mesure, sauf Tôni, qui se cacha.

Quand la mère revint de la brousse, en chantant, personne ne lui répondit, elle s’étonna beaucoup.

Peu de temps après, elle entendit une voix familière lui répondre :

"Diamloro, Diamloro,
Diamloro, Bouki l'a pris
Birama Cissé, Diamloro,
Birama Cissé, Bouki l'a pris,
Ndama Cissé, Diamloro,
Ndama Cissé, Bouki l'a pris,
Tôni seul est resté avec Allah sa mère."

Quand elle entendit cela, elle lança un cri perçant et s’enfuit dans la brousse.

C’est de là que le conte est parti dans la mer, le premier à le respirer ira au paradis.

Ce conte est extrait du recueil « Contes sérères n°2 » rassemblé par Raphaël Ndiaye et Amadou Faye, édité par IFAN et ENDA à Dakar 2002, dans la collection « Clair de Lune« . Traduit par Amade Faye.

La Rédaction

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