Connais-tu mon beau pays ? (Re)découvrir l’Afrique avec ses enfants

Connais-tu mon beau pays ? (Re)découvrir l’Afrique avec ses enfants

Apprendre l’histoire et la culture du continent de manière ludique. C’est le pari réussi de la collection de jeux « Connais-tu mon beau pays ? » et de la maison d’édition « L’univers du petit africain ».

Imaginez la carte de la Côte d’Ivoire découpée en 300 morceaux !

Ce puzzle à reconstituer grâce à des pièces indiquant les noms des principales villes. Ou formant les contours des pays frontaliers est le premier d’une collection de jeux de société baptisée:

« Connais-tu mon beau pays ? ».

Truffé de pictogrammes représentant parcs et réserves naturels, faune, flore et autres sites touristiques, le concept imaginé par deux Ivoiriens passionnés de voyages mêle méthodologie, apprentissage de la géographie et culture générale.

« Nous voulions sensibiliser le jeune public [à partir de 6 ans] aux richesses de l’Afrique en lui faisant découvrir le continent de manière ludique », soutient Lisette Ebagnyni Cakpo, co-fondatrice de la marque avec son acolyte Frédéric Cakpo. Quand je pars en Guinée ou au Burundi, on me demande toujours ce que je vais bien pouvoir faire là-bas. Il me semblait important de créer des outils pour s’ouvrir, dès le plus jeune âge, à la culture des pays voisins ».

Jeu des 7 familles « made in Africa »

Le duo, qui a sillonné trente pays d’Afrique, alimente le blog Ivonomad (pour Ivoiriens nomades). Et organise des séjours sur mesure, a lancé ce nouveau projet en novembre 2019.

S’il était initialement réservé aux jeux de construction (12 000 FCFA – 18 euros le puzzle), il s’est étoffé avec un jeu des 7 familles.

En effet, visant à améliorer sa connaissance des pays à travers la découverte de leurs symboles. Et avec un memory consacré à l’univers du pagne traditionnel.

MÊME LES JEUX TRADITIONNELS COMME L’AWALÉ NE FIGURENT PAS DANS LES RAYONS DES SUPERMARCHÉS

Sur le continent, le marché des jeux de société reste peu ouvert aux propositions « made in Africa ».

L’offre des grandes et moyennes surfaces est réduite aux produits importés.

« Même les jeux traditionnels ancestraux comme l’awalé ne figurent pas dans les rayons des supermarchés », constate Lisette Ebagnyni Cakpo.

Si ses jeux – entièrement conçus sur fonds propres – n’ont pas encore su séduire les circuits de la grande distribution, ils ont rencontré leur public.

« Nous faisons tester chaque nouveau concept à un panel d’enfants accompagnés de leurs parents pour améliorer les règles. Jusqu’à présent, c’est une réussite », assure l’entrepreneure.

Frédéric et Lisette Ebagnyni Cakpo, fondateurs de la marque « Connais-tu mon beau pays ? »

Sa collection est en vente en ligne, sur la plateforme Jumia, et dans des boutiques abidjanaises comme Mon Concept Store et Nana Wax.

Et le concept devrait bientôt pouvoir s’exporter au Sénégal, au Bénin et au Cameroun.

« Il y a aussi une demande en France, en Belgique et au Luxembourg, car les enfants de la diaspora n’ont pas accès à ce type de jeux », précise-t-elle.

Un manque de diversité dans le paysage des jeux de société que déplore également Diaddou Cissé, créateur de la maison d’édition L’Univers du petit africain (en passe de devenir L’Univers des langues africaines).

« Il n’y a pas de support adapté pour les enfants d’origine africaine sur le marché des jeux éducatifs français ». Regrette ce défenseur des langues africaines, qui a créé en janvier 2019 des cahiers d’activités.

Lotos en wolof, bambara et soninké

Il a donc imaginé une série de jeux de lotos (vendus 13,99 € l’unité) en wolof, lingala, soninké, bambara et peul conçus pour les tout-petits (dès 3 ans).

Le but est de permettre aux enfants d’enrichir leur vocabulaire. En effet, grâce à des cartes illustrées avec des images ou des lettres de l’alphabet, sous-titrées en phonétique.

« Même si les enfants ne savent pas lire, le jeu se joue en famille. Les grands-parents, qui ne savent pas toujours lire non plus, peuvent aider les plus petits à bien prononcer ».

Une approche basée sur l’observation et l’oralité. Et imaginée par une équipe de pédagogues venant de l’enseignement et de linguistes originaires du Sénégal, de Gambie, de Mauritanie, de RDC ou encore du Mali.

Dans un environnement où les langues issues de l’immigration tendent à se perdre, il est important pour ce professeur de soninké de miser sur la transmission :

L’Univers du petit africain propose donc aussi des cours de langues pour adultes et enfants en visio-conférence.

« Les idées reçues sur les langues africaines ont la peau dure. On dit qu’elles ne servent à rien, ou bien on a tout simplement honte de les parler, observe Diadou Cissé. Or, si on perd la langue, on perd une partie de notre identité ».

Une identité qui passe aussi par le patrimoine gastronomique.

La maison d’édition sortira d’ici la fin du mois un Kim goût. Un nouveau jeu autour des saveurs africaines invitant les plus petits à deviner les aliments testés à l’aveugle !

JeuneAfrique

La Rédaction

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