Célestin Ntambuka Mwene C’Shunjwa – « Les chaînes »

Célestin Ntambuka Mwene C’Shunjwa – « Les chaînes »

 Célestin Ntambuka Mwene C’Shunjwa est né en 1942 au Sud-Kivu. Il est marié et père de cinq enfants.

Après deux années d’études en philologie africaine à l’Université Lovanium de Kinshasa en 1970, il se lance aussitôt dans l’enseignement. Ensuite, il l’abandonne après quelque temps pour poursuivre au grand séminaire de Murhesa sa vocation religieuse. Puis dans le secteur privé. Et pour finir dans le journalisme où il vient d’accomplir 25 ans de service.

Ecrivain, créateur, poète, conteur, metteur en scène faisant la fierté de son pays de part sa plume forte ainsi que ses fond littéraire.

Célestin Ntambuka Mwene C’Shunjwa

« Les chaînes » de Célestin Ntambuka Mwene C’Shunjwa

Ce court poème suscite des questions posées par Africavire que vous pourrez lire à la fin de celui-ci.

Mon mouchoir est tombé
Derrière les barbelés là très loin
À mes pieds.
Les hommes libres la main sur la joue
Regardaient avec pitié mais ne pouvaient le ramasser,
Et j’ai eu
Pitié
Des hommes
Libres.

Pourquoi était-il en prison ? Pour un crime ou pour avoir revendiqué ces droits sous la dictature ? Impossible de le dire. Pourquoi avait-il un mouchoir ? Peut-être pour essuyer ces larmes ou plus, pour les cacher. (Au Congo, Zaïre à l’époque, conception biaisée, on attend d’un homme qu’il reste impassible devant la souffrance. Pleurer c’est pour les femmes). Ce mouchoir devait donc être la dernière parcelle de sa dignité d’homme.

Hélas, celui-ci vient de s’envoler derrière les barbelés. Les hommes libres le voient tomber. Ils comprennent qu’un homme dans sa situation en a besoin. Peut-être même que le prisonnier demande à quelques passants de le ramasser pour lui. Mais ils sont incapables de faire ce simple geste, d’aider ce rebut de la société. Quelque chose en eux leur ôte la faculté de le faire. Il finit par avoir pitié de ceux qui ont pitié de lui sans pouvoir rien faire.

Le titre du poème est « les chaînes ». Qui en réalité est enchaîné : le prisonnier ou les hommes libres ?


Sur ce lien YouTube en dessous Célestin NTAMBUKA a parlé des morts dans la sous-région de grand-lacs avec les guerres en répétition.

Il s’est éteint dans la mâtinée du lundi 15 Mars 2021. En effet, à l’âge de 79 ans dans sa ville natale de Bukavu.

La Rédaction

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