Timba Bema – Les Bateaux sombrent-ils en silence?

L’écrivain Timba Bema avait marqué les esprits avec son premier ouvrage intitulé » Les seins de l’amante » dont le nom et la couverture ne pouvaient laisser indifférents.
Certains ont cru déceler un livre érotique, il s’agit en fait d’un long poème qui aborde un sujet sérieux et original:
- La réappropriation de son corps comme outil de libération.
En effet, Timba Bema est convaincu que les contraintes imposées par la société à notre corps nous rendent malheureux, que les injonctions nous empêchent de nous libérer.
Le voile en est un exemple criant, il n’est pas choisi mais imposé. Le retour à son corps est donc essentiel, la liberté de choix autour de son corps participerait à notre bonheur.
Le second ouvrage du poète camerounais s’intitule :
Les bateaux sombrent-ils en silence ?
Timba Bema s’indigne :
« Jusqu’à quand va-t-on observer cette catastrophe sans vraiment comprendre ce qu’elle veut dire ».
Les questionnements :
- Peut-on les accueillir ?
- Doit-on les accueillir ?
- Ou encore, comment les accueillir ?
Tous ces questionnements renvoient à notre propre situation et nient le point de vue de ceux qui vivent cette réalité effroyable.
En fait, la question essentielle est plutôt :
- Qui sont ces gens, pourquoi se lancent-ils dans cette aventure périlleuse ?
Et, s’ils prennent autant de risques, c’est d’après Timba Bema qu’ils sont privés de ce qui est le plus cher aux êtres humains :
La liberté. Leur dignité est bafouée par un système politique qui les emprisonne et les pousse à chercher une issue ailleurs. Leurs problèmes matériels, de santé aussi graves soient-ils ne provoqueraient pas cette exode si leur liberté n’était pas entravée.
Bien sûr, le Cameroun est au coeur de l’oeuvre de Timba Bema, qui se définit comme un dissident.
Comme en témoigne cet extrait de » Les bateaux sombrent-ils en silence ? » :
Je suis un poète Qui connaît l’âme L’âme de son pays le Cameroun
Je veux parler aux hommes et aux femmes De ce pays mien Aux Camerounaises et aux Camerounais Qui portent en eux une parcelle lumineuse de cette âme
Écoutez le poète qui raconte votre tragédie Non pour vous plonger dans le désespoir Mais, pour susciter le sursaut Le sursaut salvateur
Je suis un poète Qui connaît l’âme Un poète à qui les ancêtres ont confié la clé de notre traversée d’une rive à l’autre du désir
Mon nom est Musina Je connais la mer Oui, je connais la mer
Ô mes frères, Ô mes sœurs
Ecoutez ! Entendez !
Source: Africavivre
Voir aussi: Rodrigue Hounsounou – Poème du Bénin: La chronique du poète (2)
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