Yemi Alade décloisonne et féminise l’afrobeats sur son 5e album
Lagos (© 2020 Afriquinfos)- Après «Black Magic» et quinze mois à peine après «Woman of Steel», la chanteuse afro-pop nigériane, auteure-compositrice et interprète, Yemi Eberechi Alade, vient de sortir son cinquième opus. Intitulé «Empress», cette œuvre se veut un album de 15 titres ancré dans l’afrobeats qui a le vent en poupe en Afrique anglophone.
En six ans, celle qui est désormais l’une des meilleures artistes féminines d’Afrique, refait surface sur le plan discographique avec des poids lourds comme Dadju et Vegedream sur «Lose my mind» et «I Choose You». Mais, également avec le chœur de spectacle vénéré d’Afrique du Sud, ‘Mzansi Youth Choir’. Sans oublier des méga-stars nigérianes. Elle a aussi collaboré sur «Empress» avec la chanteuse, compositrice, rappeuse, productrice de disques et actrice britannique, Estelle, dans «Week-end».
Un album, une senteur profonde de l’afrobeats
Celle qui s’était couronnée King of Queens (« Roi des Reines ») pour ses débuts discographiques en 2014 était devenue Woman of Steel (« Femme d’acier ») cinq ans et trois albums plus tard, avant d’endosser désormais le costume d’Empress (« Impératrice »). S’il existe une pluralité de styles musicaux en Afrique, rares sont ceux qui arrivent à s’exporter massivement en dehors du continent, à l’image de l’afrobeats (qui mêle des influences allant des folklores nigérians et ghanéens au hip-hop) dont se réclame la musique d’Alade.
Une sonorité qui dresse savamment des ponts entre les folklores locaux et le hip-hop américain. En effet, né il y a une quinzaine d’années, l’afrobeats est bien différent de son homonyme (sans s), popularisé dans les années 1960 par Fela Kuti et le batteur Tony Allen. L’afrobeat était une fusion du funk, du jazz ou encore des musiques d’Afrique occidentale.
Avec «Empress», Yemi Alade sort résolument de la simple sphère nigériane. Ce cinquième album révèle en particulier un mixage néerlandais-nigérian. Enregistré en grande partie à Amsterdam (Hollande), il fait intervenir des figures locales des musiques urbaines qui y ont apporté leurs touches originales: Yung Felix pour ‘Dancina’, Jimmy Huru dont les beats (‘Mamie Water’, ‘Control’, ‘Deceive’) se situent dans un registre entre afropop et afrozouk. En 2015, Yemi avait déjà réalisé une version de ‘Kissing’ avec le zoukeur franco-ivoirien Marvin Yesso.
Le faible de Yemi Aladé pour les duos avec des artistes francophones se confirme aussi puisqu’après avoir honoré en 2018 l’invitation de Charlotte Dipanda sur l’album ‘Un jour dans ma vie’ de la Camerounaise, elle a convié en 2020 à ses côtés les rappeurs français Dadju (‘I Choose You’) et Vegedream (‘Lose my Mind’).
À travers ses choix stratégiques, la chanteuse confirme et consolide son statut, tant en termes artistiques que de qualité de production. Yemi Eberechi Alade, née le 13 mars 1989, est apparue sur la scène du divertissement nigérian en 2009 après sa victoire retentissante au «Peak Talent Show». Elle a par la suite signé à Effyzzie Music Group, où elle a sorti le tube acclamé par de nombreux mélomanes du monde, «Johnny» en 2014.
Depuis, elle a gagné en notoriété dans l’industrie de la musique à la suite de la sortie de ses albums «King of Queens», «Mama Africa» qui lui ont ouvert les grandes portes des tournées mondiales.
Parallèlement à sa carrière musicale, elle vient d’être nommée «Ambassadrice de bonne volonté du Pnud (Programme des Nations Unies pour le développement)».
Source: Afriquinfos