Le Chant de l’eau par Léopold Sédar Senghor – Poème du Sénégal

Le Chant de l’eau par Léopold Sédar Senghor –  Poème du Sénégal

Léopold Sédar Senghor était un poète sénégalais et le premier président du Sénégal. Son poème « Le Chant de l’eau » évoque souvent la relation entre l’eau et la vie.

En effet, on peu dire qu’il évoque plusieurs thèmes et images qui étaient chers au poète sénégalais :

La nature et la métaphore de l’eau

Senghor utilisait souvent la nature et ses éléments comme des métaphores pour exprimer des idées plus profondes.

Dans ce poème, l’eau représente à la fois:

  • La vie et la mort,
  • la fertilité et la stérilité,
  • la joie et la tristesse.

La saison des pluies

La saison des pluies est un moment important dans de nombreuses cultures africaines. Elle symbolise en effet, à la fois le renouveau et la fertilité, ainsi que la destruction et le chaos. Senghor évoque cette dualité dans son poème, avec l’eau qui apporte à la fois la vie et la mort.

Les émotions humaines

À travers les images de la nature en colère, de la mer en pleurs et du vent qui pousse la barque de l’angoisse, Senghor explore les émotions humaines telles que la peur, l’angoisse et la tristesse. Il montre comment les forces de la nature peuvent refléter et amplifier nos propres émotions intérieures.

La spiritualité et la transcendance

Comme beaucoup de poèmes de Senghor, « Le Chant de l’eau » évoque également des thèmes de spiritualité et de transcendance. La mer et la pluie deviennent des symboles de forces cosmiques plus grandes, révélant la puissance et la majesté de l’univers.

En résumé, « Le Chant de l’eau » est un poème riche en images et en symbolisme, qui explore les thèmes de la nature, des émotions humaines, de la spiritualité et de la transcendance. Il incarne le style lyrique et métaphorique caractéristique de l’œuvre de Senghor et reflète sa vision profonde du monde et de l’humanité.

Le Chant de l'eau

Le Chant de l’eau

Il pleut sur la mer.
C’est la saison des pluies
Et la mer s’endort
Au soleil noir.
Les flots sont lourds
De feuilles pourries et de nénuphars
Et l’eau se gonfle
De ses propres vapeurs.
Le ciel est lourd
De colère et de nuages sombres,
Et les rivières grondent
Dans le lit de la brousse.
Les âmes d’ombre
Gémissent dans les ténèbres
Et le vent pousse
La barque de l’angoisse.
Les racines mornes
Se lamentent dans la nuit
Et la lune blonde
Couvre son visage de pleurs.
Il pleut sur la mer,
La grande pluie du soir
Et la mer se dresse
Dans l’ombre grandie.
Elle monte en crête
Et l’éclair de la nuit
Scintille dans ses flancs
De poisson d’argent.
Les étoiles s’éteignent
Dans la colère du ciel
Et la mer éclate
Dans un sanglot de pluie.
Il pleut sur la mer,
Le grand ciel du soir
Et la mer se meurt
Dans un éclat de rire.
Les vagues s’entrechoquent
Dans un dernier élan
Et le vent se tait
Dans l’attente du jour.
Il pleut sur la mer
Et la mer s’éteint,
Dans un dernier souffle
De pluie et de vent.

« Le Chant de l’eau » par Léopold Sédar Senghor (Sénégal)

La Rédaction

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error: Content is protected !!