Le Grand Zimbabwe et son antique cité bantoue – Copy

Le Grand Zimbabwe et son antique cité bantoue – Copy

Le Grand Zimbabwe est un ensemble de ruines d’une cité médiévale d’Afrique méridionale. Elle est située à une quinzaine de kilomètres au sud de la ville de Masvingo, dans le sud du Zimbabwe.

Ainsi, cette cité fut, du XIIIe au XVe siècle, le centre du royaume du Zimbabwe. En effet, ce dernier couvrait les territoires du Zimbabwe (qui tient son nom de la cité) et du Mozambique actuels.

La tour conique dans le Grand enclos.

Tour conique du rand enclos - Grand Zimbabwe

Zimbabwe, qui est une forme courte de « ziimba remabwe », est un mot shona (dialecte : le chikaranga) qui signifie « la grande maison faite de pierres ».

Alors, le site s’appelle Grand Zimbabwe par opposition à d’autres sites similaires. Mais, ces derniers sont plus petits, et sont appelés aujourd’hui zimbabwes au Zimbabwe et en Afrique du Sud.

En effet, les ruines du Grand Zimbabwe, qui, selon une légende séculaire, aurait été la capitale de la reine de Saba, sont un témoignage unique de la civilisation bantoue des Shona entre le XIe et le XVe siècle.

Alors, la ville, d’une superficie de près de 80 ha fut un centre d’échanges important, renommé dès le Moyen Âge.

Théories sur les origines du Grand Zimbabwe

Grand Zimbabwe

Au XIXe siècle, après avoir été explorées par le chasseur et trafiquant américain Adam Renders en 1868 et visitées par le géologue allemand Karl Mauch en 1871, les ruines deviennent rapidement familières aux lecteurs anglais.

En effet, grâce à la publication, en 1892, sous le titre de Ruined Cities of Mashonaland, des fouilles conduites par James Theodore Bent sous le patronage de Cecil Rhodes.

Ainsi, Bent, que ses expériences archéologiques avaient conduit en Grèce et en Asie mineure, estime que ces ruines ont pour constructeurs les Phéniciens.

Conclusions mensongères « la ville ne peut pas avoir été bâtie par des Bantous« 

En 1885, alors que ces précisions historiques font encore défaut, plus de théories se formèrent.

En effet, l’écrivain Henry Rider Haggard, qui est fonctionnaire du gouvernement du Transvaal, consacre un roman-fleuve aux « mines du Roi Salomon ».

Alors, « King Solomon’s Mines » comportait en annexe une notice d’une dizaine de pages, hautes en couleur et en descriptions sur les travaux de son ami Théodore Bent sur le Grand Zimbabwe.

Et pour rappel, construit selon Bent et ses amis par les « Himyarites de l’Arabie ». Regroupés par eux dans la catégorie des Phéniciens.

Alors, même après la publication de Ruined Cities of Mashonaland, de nombreuses théories sur les origines de la ville continuent à être formulées.

Ainsi, toutes ont un élément commun : la ville ne peut pas avoir été bâtie par des Bantous. Elle doit avoir une origine méditerranéenne ou biblique. Mauch pense à la cité d’Ophir de la Reine de Saba.

Enfin, plus récemment, une thèse défendue par le professeur Cyril A. Hromnik dans son livre Indo-Africa paru en 1981.

Cette dernière voit dans les ruines du Grand Zimbabwe le résultat de l’occupation de cette partie de l’Afrique par l’Inde.

Finalement, ces théories seront invalidées par des recherches scientifiques qui confirment l’origine africaine de ces constructions. Les données anthropologiques montrent que les squelettes découverts en différents endroits sont nettement bantous et ne présentent aucun caractère européen.

Brève synthèse

Le Monument national du Grand Zimbabwe se trouve à une trentaine de kilomètres de Masvingo. En effet, dans le lowveld, à une altitude de quelque 1100m dans une région peu peuplée des Bantous/Shona.

Grand Zimbabwe

Le bien, construit entre 1100 et 1450, s’étend sur près de 800 ha et est divisé en trois parties :

  • La ville haute,
  • Le Grand Enclos
  • Et les Valley Ruins.

La ville haute (Hill Ruins)

La ville haute (Hill Ruins), dont la construction s’appuie sur un énorme chaos granitique couronnant un éperon de direction nord-est/sud-ouest.

Cette zone a été habitée continuellement du 11e au 15e siècle et l’épaisseur des sols d’occupation y est considérable.

A partir du 13e siècle, des murs constitués de moellons de granit bruts ont été construits. Raccordant les blocs granitiques et formant deux enclos distincts, desservis par des passages étroits, parfois couverts.

On considère généralement que cette acropole est une « ville royale ». L’enclos ouest représentant la résidence des chefs successifs. Et l’enclos est, où ont été trouvés les six grands poteaux en stéatite surmontés d’oiseaux, ayant une fonction rituelle.

Le Grand Enclos (Great Enclosure) du Grand Zimbabwe

Le Grand Enclos (Great Enclosure), en contrebas de la colline, au sud, date du 14e siècle.

De plan elliptique, il est délimité par un mur en blocs de granit taillés et appareillés en assises régulières.

Il contient:

  • Une série de structures d’habitation en pisé (daga).
  • Un espace communautaire
  • Et un passage étroit conduisant à une tour conique.

Le pisé était constitué par un mélange d’arène granitique et d’argile. Les huttes étaient regroupées à l’intérieur de murs d’enceinte en pierre.

A l’intérieur de chaque espace communautaire, de nouveaux murs délimitaient des enceintes familiales. Ainsi, chaque famille disposant généralement d’une cuisine, de deux huttes d’habitation et d’une cour.

Valley Ruins

Une série d’ensembles d’habitat disséminés dans la vallée sous le nom de Valley Ruins, datant du 19e siècle

Chacun présente des caractéristiques analogues :

  • De nombreuses constructions en pisé, (huttes, sols et bancs intérieurs, supports de récipients, bassins, …)
  • Et des murs en pierre sèche isolant chaque ensemble.

Ressemblant à des travaux ultérieurs de l’Age de pierre, les travaux de construction présentent un niveau élevé de qualité artisanale. Avec une impressionnante décoration murale constituée de chevrons et damiers.

Recherches scientifiques

Les recherches scientifiques ont prouvé que le Grand Zimbabwe a été fondé au 11e siècle.

En effet, sur un site faiblement peuplé à l’époque préhistorique. Et cela, par une population Bantoue de l’Age du fer, celle des Shona.

Au 14e siècle, il était le siège de la principale ville d’un état important. Ce dernier s’étendant sur l’ensemble des plateaux aurifères et sa population dépassait les 10 000 habitants.

Vers 1450, cette capitale fut abandonnée parce que l’arrière-pays ne suffisait plus à nourrir les habitants trop nombreux. Et aussi, en raison de la déforestation.

En effet, cette migration résultante bénéficia à Khami, qui devint dès lors la plus importante ville de la région, mais elle fut le signe d’un émiettement du pouvoir politique.

Lorsque, en 1505, les Portugais s’installèrent à Sofala, le pays était divisé entre les pouvoirs rivaux des royaumes de Torwa et du Mwene-Mutapa.

Les fouilles archéologiques ont mis au jour des perles de verre et des fragments de porcelaine d’origine chinoise et persane, ainsi que de l’or et des monnaies arabes de Kilwa, qui témoignent de l’importance des échanges commerciaux avec le monde extérieur. D’autres éléments dont des tessons, et de la ferronnerie, donnent une idée plus précise encore de la complexité socio-économique du bien et des activités agricoles et pastorales. Une croix en granit monumentale, trouvée sur un site spirituel traditionnellement révéré et sacré, illustre aussi les contacts de la communauté avec les missionnaires.

Monument national du Grand Zimbabwe
  • Réalisation artistique unique, cette ville grandiose a frappé depuis le Moyen Age l’imagination des voyageurs africains ou européens, comme en témoignent les tenaces légendes qui lui prêtent une origine biblique.
  • Les ruines du Grand Zimbabwe apportent un témoignage unique sur la civilisation disparue des Shona entre le 11e et le 15e siècles.
  • La nation du Zimbabwe tout entière s’est identifiée à cet ensemble historiquement symbolique et a pris pour emblème l’oiseau en stéatite qui constituait peut-être un totem royal.

La Rédaction

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