Princesse Yennega Mère des terres Mossi

Princesse Yennega Mère des terres Mossi

Yennega était une princesse africaine qui vivait il y a plus de 900 ans. Elle était connue comme une guerrière courageuse et célèbre pour son esprit fort. Aujourd’hui, elle est considérée comme la mère du peuple Mossi du Burkina Faso et est devenue une icône culturelle.

Il est important de signaler que l’histoire de la princesse est issue exclusivement de la tradition orale Mossi. Celle-ci connait donc de nombreuses variantes selon l’origine des narrateurs.

Enfance

Yennenga, Poko de son vrai nom, est née dans la ville de Gambaga, au nord du Ghana actuel, entre le XIème et le XVème siècle.

Nedega, son père, était un naba dont le royaume dominait les peuples Dagomba et Mamprousi.

Il régnait avec autorité et justesse, assurant la prospérité de son royaume. Afin de protéger ce dernier, le naba possédait une cavalerie légendaire, qui repoussait sans cesse les attaques des royaumes environnants.

La princesse était le premier enfant du roi, qui désespérait d’avoir un héritier malgré ses nombreuses épouses.

Même s’il fut déçu de ne pas avoir d’héritier mâle, le roi aimait sa fille plus que tout, car elle était celle qui lui ressemblait le plus.

La jeune fille, quant à elle, avait une passion pour les animaux et en particulier les chevaux.

Mais elle désespérait de ne pas pouvoir les monter comme les hommes, car elle était une femme et sa place n’était pas sur le dos de cet animal.

Ainsi, elle fit son initiation afin d’intégrer la communauté des femmes, tout en souhaitant faire partie de celle des hommes qui peuvent chevaucher, partir en guerre et ne sont pas astreints aux tâches ménagères.

Yennega la princesse amazone

Le tempérament ardent de la jeune princesse la poussa à braver les interdits et elle demanda à son père l’autorisation de chevaucher à ses côtés.

D’abord hésitant, son père finit par lui accorder ce qu’elle souhaitait car il ne pouvait rien lui refuser.

La princesse accompagna son père dans ses longues chevauchées puis, faisant preuve d’une grande adresse:

Elle était une cavalière experte et a appris à utiliser un javelot, une lance et un arc.

La princesse Yennega accompagna son père à la guerre où elle devint rapidement une redoutable amazone.

Cavalière émérite, maniant les armes mieux que les guerriers de son père, elle devint un chef de guerre indispensable au vieux roi ; entre autres, elle dirigeait la cavalerie royale.

Pour autant, les libertés accordées à la princesse n’étaient pas du goût de tous.

Mais Nedega balayait les critiques, préférant garder sa fille, devenue indispensable à son armée, auprès de lui.

Ceci attristait beaucoup la reine Napoko, qui désespérait de marier sa fille désormais en âge de trouver un époux.

La fuite

Bien que féroce guerrière, la princesse n’en était pas moins devenue une belle jeune femme, fine et élancée.

Son surnom de Yennega (la mince) en était la preuve. De nombreuses grandes familles des royaumes environnant souhaitaient l’unir à leur fils.

Le roi repoussait les uns après les autres tous les prétendants, ne les jugeant pas suffisamment dignes de sa précieuse fille, ce qui attristait la reine et agaçait de plus en plus la princesse.

Yennega, pourtant, n’est pas ce qu’on appellerait aujourd’hui « un garçon manqué ». Elle a suffisamment de grâce et de féminité pour attirer l’attention des familles et la notoriété de son père en fait un allié souhaitable.

Un jour, ne supportant plus l’attitude de son père, Yennega sema des graines de gombo dans un champ, les fit germer et mûrir, puis laissa pourrir les pousses.

Le roi, intrigué et irrité par cette négligence, interrogea sa fille, qui lui répondit :

« Mon père, vous me laissez dépérir comme dépérit ce champ de gombo. ».

Furieux de recevoir une leçon de morale, Nedega aurait alors puni sa fille en l’enfermant.

La nuit suivante, l’insoumise princesse parvint à quitter sa prison, à rejoindre l’écurie royale et à s’enfuir sur sa monture favorite, un étalon blanc.

La chevauchée dura toute la nuit jusqu’à ce que, arrivés dans une forêt, le cheval s’embourbe et fasse chuter la princesse.

La rencontre

C’est ainsi que Yennega se retrouva seule, loin de son royaume dans la région des Boussansés ( Les Bissas).

Ses pas la conduisirent jusqu’à une case isolée et elle s’en approcha pour demander l’hospitalité.

Son occupant, un jeune chasseur du nom de Rialé (Boussanga), lui offrit bien volontiers le gîte et le couvert, croyant dans un premier temps avoir affaire à un jeune homme car il n’avait jamais vu, jusque-là, de femme chevaucher.

Épuisée la princesse s’endormit rapidement. Le lendemain, les deux jeunes gens purent découvrir leurs identités respectives :

  • Elle princesse amazone,
  • Lui chasseur de sang princier.

Tous deux avaient fui leurs royaumes pour échapper à des destins tout tracés.

Rapidement, ils tombèrent sous le charme l’un de l’autre et devinrent inséparables.

De leur union naquit un garçon qu’ils prénommèrent Ouedraogo (mot signifiant « cheval mâle » ou « étalon ») en l’honneur du destrier qui avait guidé la princesse vers le chasseur.

Le garçon hérita des qualités de ses deux parents : fier, habile, intelligent et courageux, il fit rapidement leur fierté.

La naissance d’un peuple

Les années passèrent et la princesse, nostalgique de sa terre natale et soucieuse de se réconcilier avec son père, décida d’y envoyer son fils afin qu’il fasse la connaissance de son grand-père.

Le jeune homme partit pour Gambaga, chargé de présents pour son grand-père. Le vieil homme ne s’attendait pas à une telle visite.

Il écouta avec émotion le récit de la rencontre de sa fille avec Rialé et accepta les excuses de cette dernière.

Il organisa de grandes festivités pour le départ de son petit-fils et lui offrit:

  • Du bétail.
  • Des serviteurs
  • Et une escorte de guerriers Dagombas afin de fonder un nouveau royaume dans la région des Boussansés.

Lorsque Rialé vit son fils revenir à la tête d’une telle troupe, il s’écria :

« Je suis venu seul dans ce pays, maintenant j’ai une femme et j’aurai beaucoup d’hommes ».

Le village qu’ils fondèrent fut ainsi baptisé Morosi (Moro=homme et si=beaucoup en bambara), nom qui, par déformation, devint Mossis.

Le royaume mossi et son peuple étaient nés.

Descendance

Ouedraogo devint le premier Mogho Naba du peuple mossi. À la mort de son père, il établit sa capitale à Tenkodogo (nom signifiant « la vieille terre »).

Il eut plusieurs fils :

  • Naba Zougrana, qui lui succéda,
  • Et Naba Rawa, qui fonda un empire mossi allant de Pougo (Pô) à Doubaré, le rawatenganote 5.

Yennega et Rialé auraient eu un autre fils, Jaba Lompo (ou Diaba Lompo). En effet, il serait le fondateur de la dynastie noungou ou royaume Gourmantché de Fada N’Gourma.

Tous les Mogho Naba qui régnèrent sur les royaumes mossis, jusqu’au Mogho Naba actuel, sont des descendants agnatiques de Ouedraogo, le fils de Yennenga.

Voir Aussi: Anne Zingha, Puissante reine du Ndongo et du Matamba

La Rédaction

3 commentaires sur “Princesse Yennega Mère des terres Mossi

  1. Hi. Very interesting article but it’s hard to find afriquereveil.com in search results.
    You are out of google’s top 10, so you can’t expect big traffic.
    You need hi quality backlinks to rank in serps.
    And you can get them for free, just search in google:
    fasrixo’s tools

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error: Content is protected !!