Royaume de Kerma: Histoire de l’Afrique, de Kerma à Koush

Royaume de Kerma: Histoire de l’Afrique, de Kerma  à Koush

Avant de parler du Royaume de Kerma qui se trouvait jadis en Afrique, l’histoire de l’Afrique commence avec l’apparition de l’espèce humaine dans la corne de l’Afrique, il y a environ 2,5 millions d’années.

Le continent est considéré comme le berceau de l’humanité, à partir duquel, il y a 200 000 ans environ, l’homme moderne s’est étendu sur le reste du globe.

Le nom « Afrique » dérive du latin Africa, désignant à l’origine la province d’Afrique Proconsulaire dans l‘Empire romain.

Les Premières traces en Afrique

A l’origine, le terme utilisé était Ethiopie, et les Africains étaient appelés Éthiopiens dans la mythologie.

Afrique

Mais le terme Afrique a fini par le remplacer lorsque l’Ethiopie  actuelle a réussi à faire reconnaître son droit à l’utiliser comme nom au lieu du traditionnel Abyssinie utilisé en Europe.

Les premières traces d’histoire écrite en Afrique datent de l’Egypte antique, dont le calendrier est toujours employé pour dater les cultures de l’âge du bronze et de l’âge du fer de la région.

La première civilisation qui parvient à unifier ces régions autour d’elle fut celle du royaume de Kerma qui tient son nom de la cité capitale de Kerma.

Ce royaume, qui exista à peu près de -2500 à 1500 avant notre ère,  formé à partir du site éponyme qui en devint la capitale ; est un royaume assez puissant pour inquiéter son voisin du nord.

En effet, l’Égypte de l’Ancien Empire organisait déjà des expéditions vers le cœur de l’Afrique. Et de ce fait devait nécessairement passer par les terres contrôlées par le royaume de Kerma.

Et effectivement, ce peuple n’entendait pas céder la place dans le contrôle des routes commerciales qui sillonnaient la région et reliaient les grandes régions de l‘Afrique Centrale et Australe au reste du continent en évitant —et c’est un point non négligeable— les routes harassantes du Sahara qui déjà à cette haute époque était atteint par une désertification intense et qui ne cessa plus depuis.

On distingue trois périodes pour ce royaume qui couvre mille ans ou plus de développement et de civilisation. Mais, n’étant pas une civilisation de l’écrit, il est donc assez ardu de restituer son histoire et les grands personnages qui la firent.

Des preuves linguistiques indiquent que les peuples du royaume de Kerma parlaient des langues afro-asiatiques de la branche couchitique

Premier Royaume de Kerma

(XXVe siècle au XXIe siècle avant notre ère)

Sous la dénomination Kerma ancien on entend regrouper l’ensemble des cultures couchitiques du Soudan moyen qui se regroupèrent par chefferies autour d’un puissant monarque qui avait donc sa capitale à Kerma, site du cours moyen du Nil soudanais.

En effet, la population de cette époque est constituée d’un ensemble de peuplades différentes.

Alors, on assiste à un développement de la métallurgie (cuivre mais aussi bronze) et des arts :

  • Ébénisterie,
  • Ivoire,
  • Céramique, dont on a retrouvé beaucoup de témoignages dans les sépultures de l’époque.

Les rites d’inhumation sont apparentés à ceux de la culture du Groupe C.

Groupe C

Au nord de cette région, la Nubie était dominée par des peuplades que l’on regroupe sous le terme de Groupe C et qui interdisaient l’accès au sud en contrôlant drastiquement le commerce.

À l’Ancien Empire cette situation devenait critique pour les égyptiens qui avaient besoin de cet accès pour obtenir des biens précieux et rares en provenance de l’Afrique centrale.

Soldats nubiens
Soldats nubiens enrôlés dans l’infanterie égyptienne – XIe dynastie – Musée du Caire

Avec le temps le Groupe C semble avoir peu à peu pacifié ses relations avec son voisin égyptien allant jusqu’à fournir des mercenaires aux troupes des pharaons de la VIe dynastie.

En retour l’Égypte lui garantissait une relative sécurité. Aussi bien au niveau militaire qu’économique, notamment en palliant les périodes de famines par l’envoi de grain aux peuples de la région.

Et, en revanche, le lointain royaume de Kerma représentait toujours un danger pour les expéditions commerciales.

En effet, celles-ci entraient alors sans doute en concurrence avec le jeune royaume dont l’influence grandissait.

Ainsi, deux groupes de population et de culture distinctes occupaient donc toute la vallée du Nil soudanais jusqu’aux environs de la cinquième cataracte et formaient alors deux puissantes civilisations proto-urbaines avec lesquelles il fallait compter.

On assiste en effet sur tout le long de la vallée à la sédentarisation progressive des peuples et à l’établissement de villages qui peu à peu deviennent de grosses bourgades. 

Kerma était alors déjà une cité étendue.

Deuxième royaume de Kerma

(XXIe siècle au XVIIIe siècle avant notre ère)

À dater de l’époque du Kerma moyen, on assiste au développement du royaume et de sa culture notamment des pratiques funéraires.

En effet, les défunts sont toujours inhumés en position fœtale la tête à l’est avec un riche mobilier funéraire et on peut suivre à travers l’évolution de ces pratiques et le développement des tumuli une hiérarchisation de plus en plus marquée de la société.

Une véritable classe aristocratique voit donc le jour et préfigure la puissance du royaume à la période suivante.

De rares contacts directs ont lieu avec les voisins du nord mais le commerce est florissant et atteste de la stabilité de la région.

On retrouve des traces de son réseau commercial sur les terres de Chillouk au sud de la vallée du Nil et jusque dans les montagnes du Tibesti.

Alors, au nord du pays, le Groupe C domine toujours la vallée jusqu’à ce que les pharaons du Moyen Empire annexent littéralement la région jusqu’au Batn el-Haggar.

Ainsi, on assiste à une réaction du royaume de Kerma qui protégea ses cités derrière des remparts et, signe des temps, les défunts masculins furent alors inhumés avec leurs armes de manière systématique.

Troisième royaume de Kerma

(XVIIIe siècle au XVIe siècle avant notre ère)

Le Royaume de Koush durant le Kerma classique étend son territoire de la première cataracte, aux environs d’Assouan, jusqu’à la quatrième cataracte à la suite de l’alliance des peuples nubiens et du royaume de Kerma qui en devient alors la capitale.

Les relations avec le voisin du nord sont au début pacifique et le commerce est florissant avec toute la vallée du Nil et l’Afrique centrale.

Royaume de Kerma

On assiste à un bond de l’agriculture et de l’urbanisation de la région :

  • Grandes constructions dans la capitale et nécropoles royales avec tumuli colossaux, dont certains dépassent les cent mètres de diamètre.
  • Sur le plan culturel, on assiste à un maintien des coutumes et traditions locales bien que certains éléments architecturaux ou décoratifs soient empruntés à la culture égyptienne qui reste assez présente au nord du royaume.

Des relations diplomatiques entre Kerma et les dynastes Hyksôs du delta du Nil sont prouvées et attestent que les deux puissances ont cherché à passer alliance afin de contrer la montée en puissance d’une dynastie rivale située à Thèbes.

L’un de ces souverains, Kamosé reprend alors l’avantage sur le royaume de Kerma, repoussant sa frontière au sud d’Éléphantine.

Son successeur Ahmôsis Ier poursuit cette conquête des territoires du Soudan.

Ce royaume finit par chuter sous les coups de l’Egypte et resta sous son contrôle jusqu’au VIIIe siècle.

Le royaume de Koush, centré autour de la ville de Napata, fut celui qui finit par libérer la Nubie du joug égyptien.

Voir aussi:

La Rédaction

4 commentaires sur “Royaume de Kerma: Histoire de l’Afrique, de Kerma à Koush

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